LIVE Instagram du 4 Novembre 2021 – a retrouver en IGTV ici

  • Ronja : Bonsoir à toutes et à tous. J’ai dû improviser et faire le live dans la voiture, je vais vous expliquer pourquoi. Nous sommes jeudi, il est 19 heures, j’avais prévu d’être à la soirée de Tout Commence en Finistère car nous y sommes des ambassadeurs chez Bag Affair. J’ai eu pas mal de retard sur la route, je viens tout juste d’arriver à Carhaix, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est pas une ville très centrale, donc pour trouver un lieu avec une bonne connexion pour que le live fonctionne, ce n’est pas évident ! Je m’excuse donc pour le retard.
    Tout d’abord bonsoir Ludvina, je m’excuse, j’ai dû improviser, j’ai pris du retard sur la route, je suis en centre Bretagne pour un événement de Tout Commence en Finistère, je devrai déjà être sur place, mais avec le retard j’ai dû improviser. Je suis sincèrement désolée. Est-ce que tu m’entend bien ?
  • Ludvina : Bonjour ! Je t’entend parfaitement bien.
  • Ronja : Parfait. Alors, tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation – on se retrouve aujourd’hui pour notre petit quart du jeudi pour parler du sujet de “Pourquoi pas entreprendre ?” On va donc parler de toi, de ton histoire. Pour commencer, est-ce que tu peux nous dire qui tu es, ce que tu fais, c’est quoi ton entreprise ?
  • Ludvina : Bonjour, merci beaucoup de m’avoir proposé cet échange, c’est super sympa ! Je suis Ludvina, fondatrice de Pachamamaï, nous sommes une société qui crée des cosmétiques solides. Nous avons été les premiers, en 2013 à faire cette proposition de cosmétiques artisanaux, en France. 

  • Ronja : Effectivement, aujourd’hui, vous êtes une des marques très connue et très bien représentée, et comme tu viens de le dire, la première qui s’est lancée sur le marché. On arrive tout de suite à la question sur l’entreprenariat : comment est-ce que tu as eu l’idée de lancer ça, notamment à ce moment-là, où la plupart des cosmétiques, des shampoings étaient différents ?
  • Ludvina : A vrai dire ce n’était pas une idée, c’était un cri du cœur. Qu’est ce qu’il c’est passé ? C’est que ma petite fille venait de naître, elle avait une peau toute fragile, toute douce et elle ne supportait rien. Je me suis posée la question de ce qu’on se met sur la peau, j’ai été assez choquée de ce que j’ai vu, et j’ai donc commencé à bidouiller de préparations et tout s’est enchaîné à toute allure. 

  • Ronja : Alors, voilà, la vraie âme de l’entrepreneur : la recherche. La recherche pour finalement, une solution personnelle qui, après, trouve son bonheur face au grand public, parce qu’aujourd’hui la marque se trouve en France dans beaucoup de boutiques, en ligne et ailleurs. Une très belle histoire. Entre les cosmétiques pour ta propre utilisation et le lancement d’une marque et sa commercialisation, il y a une étape à passer. Quel était le moment où tu t’es dit que tu allais créer ton entreprise, transformer ça en business ?
  • Ludvina : Ça c’est fait de façon spontanée, j’ai commencé à travailler de mon côté, à me renseigner dans tous les sens – et comme je suis passionnée, je suis curieuse, je me suis rendue compte que j’avais mis la main dans un engrenage absolument incroyable. Et, que d’une étape où je fabriquais des cosmétiques parce que ça me faisait plaisir, parce que je trouvais ça passionnant, je me suis retrouvée encouragée par des amis en me disant “ on ne connaît pas ce genre de chose, on a pas ce genre de qualité, tu ne veux pas faire quelque chose?”. Et ça c’est fait comme ça, de façon absolument spontanée. Je crois que le premier savon que j’ai fait,je l’ai fait en été 2012 et moins d’un an après je crée mon auto entreprise autour de la cosmétique solide.
  • Ronja  : C’était plutôt rapide, parce que c’était toute une création de AàZ, des produits etc en peu de temps. Une question liée à tout ça, parce que je sais que pas mal des personnes qui vont regarder, sont des personnes hésitantes sur l’entreprenariat et sur la question de se lancer. Pourtant, on a beaucoup de personnes qui suivent nos deux marques, et qui ont de belles idées – des belles idées au sens large donc durable, éco responsable, mais qui ne se lancent pas. Tu dis que ça c’est fait naturellement, mais c’était quoi ton moment où tu t’es dit j’y vais, pourquoi pas ? Parce que ce n’est pas si facile de se lancer ! 
  • Ludvina : Je crois que n’ai peur que d’une chose : me jeter à l’eau du haut d’un tremplin – ça je ne peux pas.Tout le reste, je crois que ça va. Je n’aime pas et je n’ai jamais aimé, être gouvernée par la peur, comme tout le monde, et c’est quelque chose qui m’est insupportable de me dire “je ne peux pas me lancer.” Le vrai déclic c’était que je n’adhère pas à ce qu’on fait aujourd’hui de la cosmétique et je suis volontaire pour faire ma propre proposition. Le véritable lancement, comme je le disais tout à l’heure, c’est quand les gens me disaient “vas-y, fait le” – j’ai une amie, qui fait partie de l’équipe, qui m’a dit “Je suis là, je t’aide”. Je me souviens d’ailleurs, c’est lui qui a pesé pour la première fois, la soude pour fabriquer le savon sur une balance de cuisine je disais “Non non, je ne veux pas”, je voyais les précautions, mettre gramme par gramme et je ne pouvais pas le faire ! Voilà ce qui a été le déclencheur, finalement c’est avoir la sensation que je n’étais pas toute seule avec mes rêves.

  • Ronja : Parfait. Effectivement, des belles preuves de soutien et d’amitié. Est-ce que tu peux peut-être, parce que nous sommes une marque de mode mais on connait pas mal les problèmes des cosmétiques – sur notre blog on publie des articles notamment un où on parle de ta marque – mais pour ceux qui vont regarder la vidéo, en bref, c’est quoi le problème aujourd’hui sur tout ce qui est shampoings, cosmétiques, des marques traditionnelles ? Qu’on ne citera pas, tout le monde les connaît. Entre autres, quel est le problème avec les produits comme ça ? 
  • Ludvina : Le soucis, mais je pense que ça rejoint ce qu’on peut trouver dans plein de domaines du business aujourd’hui, c’est qu’on fait les choses avec la conviction que ça peut marcher et que ça va apporter énormément de choses, énormément d’argent. En fait, moi, j’ai voulu créer cette société simplement pour laisser la place à mes rêves, laisser la place à cet avenir que j’avais envie de rêver et construire. J’ai mis en avant, dès le début, des idées et des valeurs – pour moi, c’est ça qu’il faut retenir. A mon sens, la cosmétique a perdu son sens original : quand on regarde le sens initial de ce que veut dire le mot cosmétique, ça vient de cosmos, du greque qui veut dire qui en .. le monde. De quelque chose qui ordonne le monde, on est passé à quelque chose qui permettait de rendre beau, ensuite on est passé à un sens de futilité, faire une réparation cosmétique. Je ne comprends pas comment on a pu quitter le cosmos pour arriver à de la futilité. La seule chose que j’ai voulu faire c’est mettre mon propre engagement, ma propre vision éthique des choses dans ce monde.

  • Ronja : C’est une très très belle histoire. Qu’est ce qui se cache derrière le nom de la marche ? C’est quoi Pachamamaï ?

  • Ludvina : Ah ! C’est l’engagement, c’est tout ce qui est le plus important pour moi. Je suis née au Pérou, et la pachamama, peut-être que vous en avez entendu parlé, c’est le nom d’un déesse. Le mot “pacha” ça veut dire la Terre, “mama” c’est la mère, donc la Terre Mère. Pacha ça veut aussi dire le cosmos, donc on revient là où on était ! le “ï” à la fin de Pachamamaï ça veut dire Ma – donc Ma Terre Mère – parce que j’ai voulu m’imposer à moi-même, me mettre face à moi, à mes propres responsabilités. Cette déesse permet d’apporter de quoi vivre aux animaux, aux plantes, au être humains, sans réfléchir à des ordres, des priorités. C’est comme un cycle : dons contre dons, donc elle apporte mais elle attend de recevoir – si elle ne reçoit pas, c’est un système qui se casse. On le voit aujourd’hui, avec les problématiques montantes, qui sont mises en avant dans la COP, et qui nous montrent l’urgence de nous intéresser à l’environnement. Moi j’ai voulu faire un retour à cette Terre extraordinaire, qui tous les jours nous nourrit, en termes d’alimentation, avec sa propre beauté,  nous enseigne avec sa résidence, nous enseigne avec toutes ses vibrations, j’ai voulu lui rendre tout ce qu’elle nous a donné – toutes ses richesses. J’ai voulu me poser la question de ce que je fais avec dans mon entreprise, comment j’interviens dans cet environnement, qu’est ce que je met dans mon entreprise et qu’est ce qui ressort par rapport à ça : mettre en avant les savoirs-faire traditionnels, mettre en avant le respect de la santé et là on a des points qui sont essentiels – l’économie solidaire, circulaire, ne pas oublier la magie des plantes, c’est quelque chose qui est très important pour moi, que je vis vraiment au quotidien. Et, bien entendu, faire ce que je peux par rapport à cette Terre, en me disant que je ne peux pas prendre des choses et polluer derrière. Donc, immédiatement à cette époque là on parle extrêmement peu du 0 déchets, mais ce qui était important pour moi c’était non au plastique jetable – non au plastique qui transmet des molécules dangereuses vers la cosmétique et vers la personne. C’était une réelle préoccupation j’ai eu dès le début.

  • Ronja : Alors, on sent quelque chose de très fort derrière tes motivations parce qu’au début tu as dit “Je me suis lancée, c’était quelque chose de naturel, c’est venu comme ça, j’ai eu du soutien” mais ce qu’on voit ici c’est que oui, il y a eu cette idée et cette volonté, mais mélangé avec des convictions fortes, absolument positives – et je suis plus que d’accord avec tout ça – mais avec des convictions, qui, je pense, et il faut me reprendre si j’ai tord, apportent aussi peut-être la motivation au quotidien. Parce que, gérer une entreprise n’est pas toujours facile, donc peut-être que sans ces convictions-là ça aurait été moins évident. Pour faire le lien avec les motivations, c’est quoi la motivation aujourd’hui de tenir, d’aller plus loin, de développer des nouveaux produits, de ne pas s’arrêter où tu étais ?
  • Ludvina : Je crois que je continue d’avancer sur cette voie tant que je n’aurai pas la sensation qu’une cosmétique consciente n’aura pas pris sa place de façon extrêmement massive. Je regarde aujourd’hui l’apparition de nouvelles marques, et dans ces groupes qui maintenant s’intéressent à la cosmétique solide, on voit L’Oréal, on voit Clarins, Yves Rocher, c’est extraordinaire. Ca veut dire que ce pourquoi je me suis battue, je me suis engagée, ça a raisonné à un moment donné avec ce que le monde voulait faire, voulait entendre. Je ne suis pas à l’origine fondamentalement de ce mouvement là – quand j’ai créé Pachamamaï en 2014, il y a eu le COP21 et ça a été un boom extraordinaire. A ce moment-là le monde avait envie d’écouter autre chose, d’accueillir autre chose dans la vie de tous les jours et j’ai juste été là pour essayer de pousser ces idées.

  • Ronja : C’est parfait parce que je trouve encore mieux de ne pas dire que les autres font quelque chose – alors c’est loin d’être la même qualité et aussi pointu que toi – mais de ne pas critiquer effectivement que les grandes marques ou même les autres marques qui se lancent, mais de se dire que c’est ça qu’on veut. On veut que la cosmétique naturelle devienne normale, devient le quotidien et qu’on arrête avec tout le reste. Je trouve ça super. Pour les personnes qui vont regarder la vidéo et le blog, on mettra bien sûr les liens vers ton site web, mais à part ça, où est-ce qu’on trouve tes produits ?
  • Ludvina : On a plus de 1 500 boutiques qui nous revendent, mais principalement on va pouvoir nous trouver dans des boutiques engagées. Engagées autour du 0 déchets, autour du véganisme, de la cosmétique naturelle ou bio parce qu’on vient d’obtenir la certification Cosmos pour un certain nombre de nos produits, et on travaille pour rendre l’intégralité de nos gammes compatibles avec cette charte qui est extrêmement exigeante. Donc boutiques engagées, mais aussi petit à petit dans des endroits où ça raisonne juste, donc des concept store, des coiffeurs et éventuellement des pharmacies qui vont afficher une préoccupation bien entendu sur la santé, on va aussi être sur des corner 0 déchets par exemple.

  • Ronja : Parfait, alors on a eu la question, de quelqu’un qui nous regarde : comment retrouver la boutique la plus proche de moi ? 
  • Ludvina : Alors, sur notre site internet il y a effectivement une carte que l’on peut consulter, sinon de façon simple, on est chez tous les Day by Day, chez les Mademoiselle Bio, et beaucoup d’autres endroits.

  • Ronja : Parfait, parce qu’effectivement pour ceux qui regardent la vidéo, il faut absolument découvrir les produits parce qu’ils sont super, et il est important de soutenir les boutiques locales, donc achetez en centre ville, découvrez en même temps d’autres marques sur la partie 0 déchets, en vrac etc.
    Notre petit quart d’heure touche à sa fin, ça va tout le temps très très vite ! Est-ce qu’il y a quelque chose que tu souhaites ajouter, ou transmettre,  notamment sur la question de se lancer, suivre ses rêves ou son idée ? Un petit mot de la fin ?
  • Ludvina : Oui. Pour toutes les personnes qui auraient envie de lancer leur propre entreprise, il faut savoir qu’une des plus grandes difficultées c’est de se faire confiance à soi-même, s’autoriser la réussite, s’autoriser d’avoir confiance en la qualité de ses propres produits. Quelque chose qui me semble très important aussi, c’est d’être capable d’écouter les conseils, mais surtout de suivre son instinct profond et ses convictions. Comme je disais tout à l ‘heure, ce n’est pas en s’appuyant sur les rêves des autres que l’on construit l’avenir dont on rêve soit même.

  • Ronja : Parfait, très très beau. Je n’ai rien à rajouter. Je vis la même chose, on se lève tous les matins parce qu’on a du plaisir dans ce qu’on fait et on souhaite aller plus loin, donc je peux uniquement conseiller la même chose. Si vous avez des idées, lancez-vous avec vos rêves, avec vos convictions et ça va marcher.
    Merci beaucoup Ludvina ! La vidéo va passer tout de suite en IGTV et par la suite sur notre blog, donc on va mettre tous les liens. Je vous souhaite à toutes et à tous de découvrir les produits, de chercher plus loin et de poser des questions aux marques que vous utilisez actuellement. Posez la question de ce qu’ils font, comment ils travaillent, et essayer – je dis bien essayer parce que c’est parfois difficile – de décrypter les ingrédients qui se trouvent dans les produits qui sont chez vous. Il faut connaître ce qu’il y a dans ce que vous utilisez pour mieux choisir par la suite. Évidemment chez Pachamamaï vous pouvez acheter les yeux fermés ! 
  • Ludvina : Ce qui est très important aussi c’est que on fait le choix majoritairement de diffuser les produits dans les commerces à proximité, et l’intérêt c’est que les personnes qui tiennent ces boutiques sont des vrais partenaires et sont capables de vous expliquer comment utiliser le produit, ce qu’il y a dedans. Ils les vendent parce qu’ils les connaissent, parce qu’ils ont confiance en ses produits. C’est extraordinaire d’avoir la possibilité d’échanger avec des personnes, donc je ne peux que vous recommander d’aller regarder autour de vous nos revendeurs les plus proches et de discuter, parce que ce qu’il y a de plus magique dans une entreprise c’est la relation avec l’humain.

  • Ronja : Parfait, on va finir sur cette belle note. Merci mille fois pour le temps accordé, pour tout cet échange et toute cette énergie positive aussi qu’on ressent ! C’est super !  Merci beaucoup, je te souhaite une très belle soirée et à bientôt ! 
  • Ludvina : Avec plaisir, merci ! Au revoir !
beenhere