LIVE Instagram du 28 Octobre 2021 – a retrouver en IGTV ici
- Ronja : Bonsoir à toutes et à tous ! Nouvelle semaine, nouveau jeudi, il est 19 heures, c’est notre petit rendez-vous de la semaine. Aujourd’hui on va parler de l’entreprenariat, dans un secteur différent de ceux vu avant, on va parler bijoux ! Notre invitée, Audrey, va pouvoir nous expliquer un petit peu plus sur comment elle a fait, comment elle s’est lancée dans ça. Bonsoir Audrey, j’espère que tout va bien du côté de Quimper, à Brest il y a beaucoup de vent !
- Audrey : Bonsoir Ronja !
- Ronja : Tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation, c’est hyper chouette parce que je pense que c’est un sujet qui peut intéresser beaucoup de personnes, sur la question de ton parcours et de se lancer dans ses idées. Pour commencer, je te laisse te présenter en quelques phrases, qui tu es, ce que tu fais.
- Audrey : Ok parfait ! Je suis Audrey, j’ai lancé La Pointe Du Vent il y a 7 ou 8 ans maintenant, quand je suis arrivée en Bretagne. A savoir qu’avant, j’avais une autre vie, j’étais responsable de formations chez L’Oréal, donc rien à voir ! On a changé de région, j’ai changé de métier, on a tout changé et c’est génial !
- Ronja : Parfait, donc aujourd’hui, effectivement, tu fabriques des bijoux – bagues, colliers, boucles d’oreilles – toute une collection hyper chouette. Parlons d’abord de tes bijoux, qu’est ce qui leur est spécifique ? Parce que nous avons posté des photos, nous mettrons ensuite le lien vers ton site et instagram plus tard avec la vidéo, mais qu’est ce qui les différencie ?
- Audrey : Alors, en fait au départ quand j’ai lancé ma marque, je n’avais pas d’idée préconçue. Ca faisait très longtemps que je travaillais personnellement les bijoux et je me suis dit aller, c’est l’occasion, je me lance. Au début j’ai travaillé la résine, ça me plaisait bien mais il me manquait l’idée de faire le bijoux de A à Z, donc il y a 4 ans je me suis formée pour connaitre un petit peu plus les techniques de bijouterie et j’ai découvert l’impression au laminoire. C’est l’impression de motifs sur le métal, donc moi j’imprime de la dentelle principalement – au départ c’était une petite collection ponctuelle et c’est devenu ma marque de fabrique. Aujourd’hui, 90% de mes bijoux ont des empreintes de dentelle, je travaille le laiton qui est ensuite doré à leur fin, ou argenté, mais toujours avec des empreintes de dentelle.
- Ronja : Je confirme, c’est des très très belles créations, et je pense quand on dit empreintes c’est en fait la structure de la dentelle qui se trouve dans le métal.
- Audrey : Exactement, en fait, la dentelle laisse son empreinte dans le métal, par pression, et on retrouve le motif de la dentelle dans le métal. C’est quelque chose qui me sidère en plus parce que j’ai du mal à comprendre que quelque chose d’aussi fragile et fin que la dentelle puisse laisser une empreinte dans un truc aussi ferme que le laiton ! Il y a toute une technique pour y travailler, et pour laisser cette empreinte, mais voilà, c’est devenu ma marque de fabrique !
- Ronja : C’est génial ! Ca veut aussi dire que toutes les pièces que tu fabriques sont uniques parce qu’on a jamais exactement la même empreinte.
- Audrey : Complètement, parce que pour deux paires de boucles d’oreilles identiques, le motif ne sera pas le même parce qu’une fois que la dentelle est utilisée elle est morte, donc je ne peux pas la réutiliser.
- Ronja : Pour les femmes et les hommes qui nous regardent maintenant ou plus tard, sur la question de l’entreprenariat, l’écart est assez grand entre cadre chez le groupe L’Oréal et créatrice de bijoux. Tu l’as dit, tu as quitté Paris, tu es venue en Bretagne, mais comment a-t-on l’idée de se lancer dans ça ? tu aurais très bien pu trouver un travail dans une entreprise en Bretagne !
- Audrey : Oui, j’aurai pu mais ça aurait été trop facile ! Non, je crois que j’ai toujours été créative, toujours eu envie de travailler de mes mains – je suis de l’époque où pour réussir, il faut faire des études de commerce et après il faut travailler dans une grosse boîte. J’ai été élevée comme ça, j’ai été conditionnée comme ça, donc j’ai suivi un petit peu ce chemin-là. Mais, en même temps, pendant mes études je me suis achetée des pinces, je faisais des bijoux sur mon temps libre, et ça a pris de plus en plus d’importance. Quand je travaillais chez L’Oréal, je faisais des bijoux, je les montrais à mes collègues, qui trouvaient ça sympa, je les portais moi-même. Je crois qu’il y a eu un gros ras-le-bol de la vie d’entreprise, de la vie de grosse entreprise en fait, quand j’ai eu mon fils et ça a un petit peu tout chamboulé. Je me rends compte que pour pas mal d’entrepreneuses, la naissance d’un enfant chamboule un petit peu tout – je ne me retrouvais plus dans cette grosse entreprise, où j’ai pourtant beaucoup appris, mais je ne me sentais plus forcément comme moi. Donc, quand on est arrivés en Bretagne, je me suis un petit peu plus écoutée, l’empreinte L’Oréal revenait souvent parce qu’on me disait beaucoup “Oui, mais toi tu viens d’une grosse boîte, tu vas trouver du boulot facilement dans une grosse boîte”, mais, je me disais non, ce n’est pas ce dont j’ai envie. Un jour je me suis dit, et si j’essayais !? Je tente, je lance ma marque et on verra bien et 7 ou 8 ans plus tard j’y suis encore ! La marque a beaucoup évolué, moi aussi et je suis encore là et c’est ça qui est chouette !
- Ronja : Parfait ! Alors on a une question en parallèle et on va la prendre tout de suite. Tu dis que tu t’es lancée parce que sinon c’était trop facile, mais la question c’est : faut-il aimer le challenge ? Est-ce qu’il y a des doutes ou des choses compliquées ?
- Audrey : Ah si, moi je suis une grosse trouillarde ! MAis un petit peu inconsciente sur les bords donc je pense que c’est mon inconscient qui a pris le dessus ! Je me suis dit aller, j’y vais, on verra bien. Je regardais des annonces de boulot dans le coin, il y avait des choses sympa, mais je ne m’y retrouvais pas, donc je me suis dit de toute façon, en attendant, je vais lancer mon entreprise et on verra bien ! Ça me rassurait de me dire “en attendant” ! Mais oui, je te le dis, je suis une grande trouillarde et une grande inconsciente aussi, donc finalement ça contre-balançait, mais j’ai eu peur et j’ai encore peur ! Dès que je lance un nouveau produit, un nouveau catalogue, j’ai peur ! C’est un moteur.
- Ronja : D’accord, je pense que la peur est un des sujets qui fait que plein de personnes qui ont des bonnes idées ne se lancent pas. Mais comment tu utilises la peur en tant que moteur ? Est-ce que tu as une façon de t’auto motiver, ou est-ce que c’est peut-être ton entourage ?
- Audrey : Je crois que j’ai toujours travaillé dans l’urgence – j’ai fait une prépa HEC et là tu fais des dissertations de philo la veille au soir parce que tu n’as pas eu le temps de les faire avant – et finalement, le fait de faire les choses dans l’urgence font que je les réussit mieux. Finalement, cette peur faisait avancer et reculer – reculer pour mieux sauter – et au final je me dépêchait et faisait au dernier moment. Je pense que c’est cette peur qui me fait avancer.
- Ronja : D’accord, et pour autant ça marche, je veux dire, si aujourd’hui tu l’as fait depuis des années, la preuve c’est que c’est tout à fait possible, tu fais des belles créations !
- Audrey : Oui oui j’ai toujours aussi peur ! Tu peux demander à mon entourage, mon mari, dès que je lance quelque chose j’ai peur ! Là j’ai un nouveau projet pour Janvier, j’ai super peur !
- Ronja : Je ne connais pas ton nouveau projet, mais au vu de tes autres projets, tu ne devrais pas avoir peur !
- Audrey : Non, mais projet c’est que je vais prendre un atelier parce que j’en peux plus de travailler chez moi et c’est vrai que même après 7 ans et que la fiabilité de mon entreprise est bonne, ça colle bien, je suis quand même en train de me dire “ Oui mais si j’y arrive pas, mon loyer …” . Des fois je me dis d’arrêter de trop réfléchir et de foncer parce qu’il vaut mieux !
- Ronja : Je pense que c’est la bonne décision,parce que, notre petite discussion s’appelle “Pourquoi pas” , se dire pourquoi je ne vais pas le faire, pourquoi je ne tente pas, peut être le bon réflexe pour sauter le pas. Ton exemple le montre très bien, et ça peut fonctionner ! Donc là tu ouvres un lieu, un lieu où on peut te retrouver, mais c’est un lieu de travail uniquement, ou un lieu de vente aussi ?
- Audrey : Ce sera un lieu de travail principalement. Un lieu de travail parce que je suis entrepreneuse, j’ai une entreprise, mais je suis maman et j’ai un mari qui a des horaires de fou donc il y a un moment où il faut conjuguer tout ça. Ce sera un lieu de travail, on peut appeler ça un atelier showroom, où les personnes peuvent venir, mais ce ne sera pas une boutique où ils peuvent passer facilement.
- Ronja : Pour ceux qui ne connaissent pas encore ton travail, mais qui vont vouloir découvrir, tu as bien entendu ton site web, des réseaux sociaux où on trouve tes créations. Quels autres moyens y a t il pour te rencontrer ?
- Audrey : Cet hiver je serai au Château de Kerjean pour le Noël des créateurs, ainsi que sur une exposition éphémère à Quimper au mois de Décembre. C’est vrai que j’ai hâte d’avoir l’atelier pour pouvoir rencontrer les gens, parce qu’on a tendance à se désociabiliser du reste.
- Ronja : Effectivement, il y a un côté de solitude dans certains moments, et le covid n’a pas forcément aidé, soyons claire. Donc je comprend tout à fait que tu veuilles rencontrer les gens ! Donc tu as fait le grand pas de quitter la grosse boîte, te lancer dans l’entrepreneuriat pour fabriquer tes propres créations et je suis certaine que ça va être très inspirant pour beaucoup de personnes d’entendre ton histoire. Ils sont nombreux à se poser la question de s’ils quittent le salariat pour me lancer dans mes idées et mes rêves, donc quel conseil as-tu à leur donner ?
- Audrey : Ne pas trop réfléchir ! Je suis quelqu’un qui réfléchit beaucoup, qui analyse tout, je pars d’une idée et j’en sors une autre, une autre, une autre – alors c’est génial pour créer mais c’est génial aussi pour stresser ! Toutes ces questions de “et si ça marche pas” “ de quoi je vais vivre” “si j’ai pas d’argent comment je fais” , il faut arrêter de se les poser, arrêter de réfléchir et juste y aller ! Je pense que c’est le plus simple.Même si on est pas tout à fait prêt, il faut y aller, et se dire que ça prendra le temps que ça prendra – il y a des gens qui ont lancé leur entreprise en même temps que moi et qui ont 10 fois plus de points de ventes que moi – mais on est sur un marathon et pas un sprint donc il faut se dire que les choses arriveront, faire les choses avec le feeling. En sortant d’une société où tout est cadré, carré etc, finalement je me suis lancée au feeling, sans plan tracé autre que de me faire plaisir pour y arriver. Donc mon conseil c’est d’y aller, ça vaut le coup ! Il y a des moments durs mais c’est chouette !
- Ronja : Donc y aller notamment si on a vraiment envie, comme tu dis ça te fait tellement plaisir que rien que pour ce plaisir c’était la bonne idée de le faire ! Et si ça marche c’est encore mieux.
- Audrey : C’est ça, c’est ce qui compte.
- Ronja : Ce n’est pas toujours facile,je suis d’accord avec toi, mais comme tu dis, le côté peur et la sécurité ça joue pour beaucoup de personnes.
- Audrey : Oui, mais même maintenant, il y a des moments où je dis à mon mari “j’en peux plus, j’arrête tout, je vais rechercher un job salarié et ça sera plus simple” et ça c’est 7 ou 8 ans après donc on a des hauts et des bas et pour l’instant je ne l’ai pas fait aha !
- Ronja : Non non, reste sur les choses que tu fais, je les adore, comme plein de personnes !
- Audrey : Merci beaucoup !
- Ronja : C’est vraiment chouette donc reste sur ça. Notre petit quart d’heure est passé, un quart d’heure très inspirant sur ton parcours. Comme chaque semaine, vous retrouverez la vidéo en IGTV ainsi que sur notre blog. On y mettra les liens vers ton site et ta page instagram pour que les personnes puissent te retrouver. On se verra nous lors des évènements courant Décembre, on compte sur vous pour venir faire vos achats de Noël.
- Audrey : Oui, et je pense que c’est important de rencontrer les gens, j’aime bien quand on vient me voir et on me dit “j’aimerais bien me lancer, comment je fais etc” j’aime bien ces moments d’échanges – et pas uniquement sur les bijoux, mais sur l’entrepreneuriat de manière général. Le but n’est pas tout le temps de vendre, mais de passer un moment sympathique ensemble ! Et tu vois, je vois que quelqu’un qui vient de rejoindre la vidéo à l’instant est une cliente qui est devenue une amie !
- Ronja : Voilà, on fait de superbes rencontres ! Et je le confirme parce que la première fois qu’on s’est rencontrées a discuté pendant un moment sur le fait d’entreprendre etc !
- Audrey : Oui, je m’en souviens, c’était chouette !
- Ronja : Oui, et ça c’était même avant que je regarde tes créations en détail ! Donc je vous conseille fortement à toutes et à tous de venir sur les évènements parce qu’Audrey est une personne qui donne la pêche quand on la voit et c’est toujours sympa de parler avec elle !
- Audrey : Ah c’est très gentil ! Je suis toute rouge, ça ne se voit pas mais tu me fais rougir !
- Ronja : Non mais vraiment ! Est-ce que tu as quelque chose à rajouter, un mot de la fin peut-être ?
- Audrey : Non, bah écouté déjà merci pour l’invitation, vraiment, parce que c’est chouette d’échanger et comme tu dis on s’est rencontrées sur une expo, on a eu un feeling, moi j’aime beaucoup ce que tu fais aussi donc vraiment merci pour ton invitation et ton acceuil ici !
- Ronja : Merci beaucoup ! On se dit à bientôt parce qu’on va se retrouver au château de Kerjean ensemble !
- Audrey : Oui, j’ai vu ça, c’est chouette !
- Ronja : Oui ! Une tradition qui s’est arrêtée mais on la reprend cette année !
- Audrey : Oui, ça va être une jolie édition en plus.
- Ronja : Oui, je pense et je pense que tout le monde à hâte de reprendre, sur trois jours et ça va être chouette ! Merci beaucoup Audrey, je te souhaite une belle soirée, et à bientôt ! Pour les autres, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau live !
- Audrey : Merci beaucoup, à bientôt, bonne soirée à tous !